Jean-Christophe Giuliani
De 1700 à 1789, le royaume de France passa de 21 à 28,6 millions d’habitants[1], soit une hausse de 36,2 %. Assurer les subsistances étant une priorité, le secteur agricole employait 85 % de la population[2]. Malgré les innovations (assolement, drainage, marnage, semoir, faux, etc.), qui permirent une hausse de la productivité agricole de 40 %[3], les rendements demeuraient médiocres. Tandis que la France récoltait 5 grains pour 1 semé, l’Angleterre en récoltait 12 pour 1 semé[4]. Les rendements étant médiocres, les approvisionnements et les prix étaient vulnérables aux guerres et aux aléas climatiques. Afin d’éviter la spéculation sur le prix des subsistances, le marché des grains faisait l’objet d’un contrôle très strict.