Disposer de 4 jours de temps libre : le choix du mode être !

Même si elle correspond à un choix de société, il est important de préciser que la réduction du temps de travail n’est qu’un moyen. En effet, ce n’est pas la semaine de 3 jours, mais l’usage du temps libre qui provoquera une transformation sociale. La norme de la semaine de travail étant actuellement de 5 jours, le mode de vie de la population des pays industrialisés est structuré, organisé et déterminé par la pratique d’une activité professionnelle. Lorsqu’elle sera de 3 jours, chaque individu disposera de 4 jours de temps libre par semaine. En devenant dominant, le temps libre favorisera l’hégémonie de nouvelles valeurs, de nouveaux modes de production et d’une nouvelle catégorie sociale. Pour que la cinquième phase de la dynamique des temps sociaux s’inscrive dans la réalité, la société doit donc s’organiser autour de la pratique d’activités qui ne soient pas économiques. Pour que la pratique de ces activités soit en mesure de mobiliser les énergies individuelles et collectives, elle doit s’inscrire dans un nouveau projet de société. Pour être désirable, ce projet doit procurer un nouveau mode de vie, une nouvelle forme d’intégration sociale, un nouveau sens à la vie et une nouvelle vision de l’avenir viable et atteignable.

Avant de présenter ce nouveau projet de société, je commencerai donc par expliquer pourquoi il est nécessaire de proposer une nouvelle forme d’intégration sociale et un nouveau sens à la vie. Je poursuivrai en quantifiant le temps libre dont disposeront les individus et en expliquant la nécessité d’un nouvel emploi du temps collectif. Étant donné que la volonté de se former est souvent perçue comme une contrainte et une perte de temps, je tenterai ensuite d’expliquer la nécessité de suivre une journée de formation par semaine. Comme un changement de mode de vie s’inscrit dans les pratiques quotidiennes, je poursuivrai ce travail en présentant les activités qui permettront à chaque individu de se socialiser, de structurer son identité, de nourrir l’estime de soi, de s’affirmer, de se distinguer et de s’accomplir. Après avoir montré que la semaine de 5 jours menace la démocratie, je poursuivrai ma démonstration en décrivant l’impact de la semaine de 3 jours et de la journée de formation sur le processus démocratique. Étant donné que les 4 jours de temps libre impacteront la société dans sa globalité, je tenterai également de montrer comment ces changements transformeront les relations affectives et le modèle familial. Pour terminer, en m’appuyant sur la dynamique des temps sociaux, je tenterai de démontrer pourquoi et comment la somme de ces changements individuels et collectifs provoquera un changement de société, voire de civilisation.

Jean-Christophe Giuliani

 

Cet article est extrait de l’ouvrage « En finir avec le chômage : un choix de société ! ».  Ce livre permet d’appréhender les enjeux du choix entre la relance de la croissance du PIB ou de la réduction du temps de travail. Vous pouvez le commander sur le site des Éditions du Net sous un format ePub ou Papier.


Pour accéder aux pages suivantes :

– Les enjeux de l’intégration sociale et du sens de la vie.

– Quels sont les enjeux du temps libre et de son aménagement ?

– Suivre une journée de formation par semaine.

– Comment favoriser la démocratie participative.

– Favoriser la pratique d’activités émancipatrices.

– Favoriser la vie affective fondée sur le « mode être »

– Pourquoi les 4 jours de temps libre sont-ils un choix de société ?


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