L’homo œconomicus banaliserait-il le mal ?

Jean-Christophe Giuliani

Article publié dans le 31e numéro du journal Kairos de novembre et décembre 2017.  Kairos : http://www.kairospresse.be/abonnement

Le développement économique a permis aux populations des pays industrialisés d’accéder à un niveau de confort matériel sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Malgré ce bien-être matériel, « l’homo œconomicus »[1] continue à produire et à consommer toujours plus de biens et de services marchands. Les ressources de la planète étant limitées, la surproduction et la surconsommation provoquent le réchauffement du climat, l’épuisement des matières premières, la pollution de l’air, de l’eau et des sols et la disparition de la biodiversité. Ce mode de vie menace donc notre qualité de vie, notre processus démocratique et la survie des générations présentes et à venir.

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Comment s’intégrer à la société en travaillant 3 jours ?

Jean-Christophe Giuliani

Le progrès technique et l’organisation du travail nous a permis d’accéder à un niveau de confort matériel sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Malgré ce bien-être matériel, nous continuons à produire et à consommer toujours plus de biens et de services marchands. En contribuant au réchauffement du climat, à l’épuisement des stocks de matières premières, à la dégradation des ressources naturelles et à la disparition de la biodiversité, ce mode de vie matérialiste et ce modèle de développement économique et social menacent notre qualité de vie, notre processus démocratique et la survie des générations présentes et à venir. L’imminence d’un effondrement, qui est révélé par la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, des inondations, des sécheresses, des pics de pollution, des incendies, etc…, impose de changer de mode de vie et de modèle de développement en moins de 10 ans. Avant de proposer des solutions pour accompagner ces changements, il est nécessaire d’étudier notre modèle d’intégration social pour en proposer un qui soit viable, atteignable et désirable.

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Le temps libre, la condition d’un changement de mode de vie

Jean-Christophe Giuliani

L’article a été publié dans le journal Kairos : n°40 de juin / juillet 2019 sous le titre « Le temps libre, la condition d’un changement de mode de vie »

Face aux enjeux écologiques et climatiques, nous avons le devoir et la responsabilité de changer notre mode de vie en moins de 10 ans. L’un des grands absents du débat sur les solutions à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif est le « temps ». Il me semble donc pertinent de réhabiliter le débat sur les enjeux du rapport au temps qui structure notre vie au quotidien. Le temps est un espace immatériel qui unit l’individu à lui-même, aux autres et à la pratique d’activités qui peuvent être professionnelles, familiales ou personnelles. L’individu et le temps étant étroitement liés dans l’action qui se vit au présent, il est impossible de se consacrer à une action, à une relation ou à une discussion sans être présent temporellement. Étant donné que le temps consacré à l’activité professionnelle et le temps libre déterminent les moyens de se socialiser et de structurer le rythme de notre existence, ils ont un impact direct sur notre mode de vie.

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Préserver son pouvoir d’achat en travaillant 3 jours

Jean-Christophe Giuliani

Pour que la semaine de 3 jours soit viable et désirable, le pouvoir d’achat des ménages doit sécuriser l’accès aux subsistances et à un minimum de confort matériel. Puisque le pouvoir d’achat est lié au taux horaire du travail, au temps de travail et à la part du Smic allouée aux subsistances, il existe de nombreux moyens de l’augmenter. En postulant qu’il faut réduire le temps de travail à salaire égal, les syndicats et les partis de gauche en empêchent la réduction. Tandis qu’un taux horaire du travail trop bas serait insuffisant, un trop élevé risquerait de provoquer une hausse des coûts de production unitaire et donc, des prix. Afin d’éviter une hausse des prix, qui provoquerait une diminution du pouvoir d’achat, il est donc nécessaire d’envisager sa hausse autrement.

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Est-il pathologique de vouloir réussir sur le plan financier ?

Jean-Christophe Giuliani

L’article a été publié dans le journal Kairos : n°39 d’Avril / Mai 2019 sous le titre « Vouloir réussir sur le plan financier et matériel serait-il pathologique ? »

Le développement économique nous a permis d’accéder à un niveau de confort matériel sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Malgré ce bien-être matériel, nous continuons à produire et à consommer toujours plus de biens et de services marchands. En réchauffant le climat et en épuisant l’écosystème, ce mode de vie menace notre qualité de vie, notre processus démocratique et la survie de l’humanité. L’imminence d’une catastrophe annoncée, qui est révélée par la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, des sécheresses, des pics de pollution, etc…, impose un changement de mode de vie et une transformation sociale en moins de 10 ans.

Afin d’accompagner ces changements, il m’apparaît nécessaire de répondre à une question qui ne semble pas préoccuper les économistes : pourquoi sommes-nous motivés à accumuler toujours plus d’argent et de biens matériels ? Indépendamment du fait qu’il est nécessaire de gagner de l’argent pour assurer sa subsistance et un minimum de confort matériel, à quoi peu bien servir l’agitation à en avoir toujours plus qui épuise les organismes et la planète.

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Pourquoi notre pouvoir d’achat a-t-il baissé ?

Jean-Christophe Giuliani

Article extrait de l’essai « En finir avec le chômage : un choix de société ! »

La stagnation, voire la baisse du pouvoir d’achat est l’une des principales préoccupations des ménages. Puisque l’augmentation du pouvoir d’achat est associée à la hausse des salaires, sa diminution est trop souvent associée à la stagnation, voire à la baisse des salaires. Le montant du salaire étant étroitement corrélé au taux horaire du travail, pour augmenter le pouvoir d’achat, il suffit donc d’augmenter le taux horaire du Smic. Bien que le pouvoir d’achat soit étroitement lié au taux horaire, il est également corrélé à la part du Smic allouée à l’alimentation et au logement. Afin de proposer d’autres solutions pour augmenter le pouvoir d’achat, il apparaît donc nécessaire, d’une part, d’étudier l’évolution de la part du Smic allouée à l’alimentation et au logement, et, d’autre part, d’étudier séparément les causes de la hausse de ces dépenses.

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Pourquoi les prix du logement ont-ils augmentés ?

Jean-Christophe Giuliani

Une enquête de l’observatoire du logement montre que 55 % des Français déclarent consacrer un tiers de leur budget à se loger[1]. Puisque le logement protège du froid et du monde extérieur, il contribue au confort, à l’autonomie et à la dignité de l’existence. Étant donné qu’il est indispensable à la satisfaction des besoins physiologiques, il est nécessaire d’intervenir pour diminuer les dépenses allouées au logement. Avant de proposer des solutions pour les réduire, il apparaît nécessaire de comprendre les causes de la hausse de ces dépenses.

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Les besoins de Maslow

Jean-Christophe Giuliani

Le comportement d’un individu est motivé par la satisfaction de besoins plus ou moins conscients qui sont la condition de sa survie, de son développement et de son émancipation. Abraham Maslow distingue cinq niveaux de besoin[i] que j’ai regroupé en trois catégories : les besoins essentiels (physiologiques et sécurité), les besoins psychosociaux (appartenance et estime de soi) et le besoin de réalisation de soi.

Tandis que l’insatisfaction des besoins provoque des souffrances physiques et psychiques, des manques et des frustrations qui peuvent provoquer des maladies et la mort, la satisfaction régulière et continue supprime les symptômes. Selon Maslow, un besoin inférieur doit être satisfait pour stimuler l’émergence d’un plus élevé. Les besoins essentiels doivent donc être suffisamment satisfaits et sécurisés pour permettre à ceux des niveaux supérieurs de motiver un nouveau comportement.

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Disposer de 4 jours de temps libre : un choix de société !

Jean-Christophe Giuliani

L’avenir du travail par Albert Jacquard

La réduction de la semaine de travail à 3 jours n’est pas un choix économique, mais un choix de société. En devenant le temps social dominant, le temps libre individuel provoquera un changement de valeurs, de modes de production et de catégories sociales dominantes. En disposant de 4 jours de temps libre, les membres des couches populaires et de la classe moyenne, ainsi que les cadres, les chefs d’entreprises, les entrepreneurs, les membres des professions libérales, les agriculteurs, les artisans et les commerçants auront les moyens de se socialiser, de nourrir l’estime de soi et de s’émanciper autrement que par l’activité professionnelle et la consommation. En provoquant l’effondrement du mode « avoir » au profit du mode « être », cette inversion du rapport au temps modifiera le rapport à soi et aux autres. La somme de ces transformations favorisera la mise en œuvre de l’économie au service du développement et de l’émancipation de chaque individu.

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Le temps libre : un choix de société !

Jean-Christophe Giuliani

Bande annonce : Time out de Andrew Niccol, sorti en 2011.

La régulation des tensions et des conflits inhérents à la vie sociale et aux activités humaines sont à l’origine de lois, de règles, de valeurs et de croyances qui ont contribué à la construction de systèmes de significations de l’existence idéologiques qui peuvent être religieux, économiques ou politiques. Ces systèmes régulent, organisent, médiatisent et donnent un sens à la vie, à la pratique d’activités particulières et aux relations que les individus tissent les uns avec les autres. Qu’elles soient guerrières, politiques, religieuses, économiques, etc…, les pratiques sociales valorisées et reconnues par ces systèmes contribuent à structurer et à légitimer l’identité, le rôle et le statut social d’un individu. L’espace immatériel qui unit les systèmes idéologiques et les pratiques sociales aux individus est le temps. Le temps étant omniprésent, que ce soit sur le plan individuel ou collectif, en modifiant le rapport au temps, il est possible de provoquer des changements de mode de vie individuel et une transformation sociale.

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